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 I hate everything about you. So why do I watch you ?

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Elius Storm


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Elius Storm -


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♣ Messages : 10
♣ Localisation : Sur terre.
♣ Situation amoureuse : Marié.

I hate everything about you. So why do I watch you ?  _
MessageSujet: I hate everything about you. So why do I watch you ?    I hate everything about you. So why do I watch you ?  Icon_minitimeMer 20 Juil 2011 - 17:52



L'air lourd et étouffant pesait sur ses épaules comme si tout le poids du monde avait décidé d'y tomber d'un seul coup. Légèrement vouté, les mains dans les poches de son pantacourt en toile beige, Elius avançait sans vraiment regarder autour de lui. Cela faisait bien un an et six mois qu'il n'accordait plus d'importance à rien, pas même à lui. Une légère barbe obscurcissait ses joues, le vieillissant un peu et lui donnant l'air d'un homme de bientôt quarante ans alors qu'il en avait à peine trente. Avant le départ inexplicable de sa femme, Elius était un jeune homme imberbe et séduisant, magnifique et fier, imposant. Aujourd'hui, il avait gardé sa stature d'homme mais avait gagné en virilité, sans le vouloir. Il avait l'air plus grave, plus sombre, plus mystérieux. Moins fier, moins magnifique mais toujours très séduisant, très attirant. Mais il ne le remarquait pas. Il ne voyait pas l'étincelle d'intérêt qui fusait dans le regard des femmes qui l'observait. Il ne percevait pas le léger murmure qui parcourait l'assemblée féminine lorsqu'il entrait quelque part, pas plus qu'il ne remarquait qu'on le suivait des yeux. Il s'en foutait.

Nox était partie. Et après un an et demi, il peinait encore à accepter la réalité. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé d'oublier. Il avait passé presque toute l'année enfoncée dans la boisson, perdue dans les limbes brumeuses procurées par tous les alcools forts qu'il avait ingurgité. Mais ça n'avait pas marché. Et il s'était retrouvé à l'hôpital, l'organisme sévèrement atteint. Les docteurs l'avaient tous mit en garde contre le danger que ce serait de retourner parmi les bouteilles et il s'était résigné à en rester loin. A vivre avec son mal. Son chagrin amer et ses questions sans réponse. Il avait jeté au fond d'un tiroir secret la seule trace qu'il lui restait de son mariage, de sa femme. Son alliance. Et il vivait seul dans l'immense appartement qui avait vu défiler les plus beaux moments de sa vie. Avec Nox. Il s'y était doucement fait, à son absence le soir quand il allait se coucher, aux draps froids le matin lorsqu'il se réveillait, au silence. Il avait apprit à prendre ses repas seul, à faire ses courses pour une personne, à organiser son temps pour lui. Mais il en avait trop. Beaucoup trop, du temps pour lui. Il n'avait que ça. Des heures et des minutes pour lui seul, sans personne avec qui les partager. Il avait essayé, de s'approcher d'autres femmes. Quelques unes étaient même venues le distraire quelques nuits, avant qu'il ne s'excuse et recule, désolé mais implacable. Elles ne restaient jamais plus d'une semaine et partaient en silence, meurtries mais pas méchantes. Il était gentil et doux, quoi qu'ailleurs. Brisé. Mystérieux. Solitaire. Elles ne lui en voulaient pas. Certaines revenaient même prendre un café avec lui, de temps à autre, juste pour prendre des nouvelles et discuter un peu. Mais ça n'allait pas plus loin.

Une sensation de froid, localisée sur son épaule droite, le ramena à la réalité et il tourna la tête pour remarquer la trace plus foncée sur son t-shirt gris. Levant les yeux au ciel, il esquissa l'ombre d'un sourire et fredonna, pour lui même :

- Comme les pleurs nous manquent parfois, un mélo aurait plus de classe ... Quelques larmes, nous valons bien ça mais c'est trop demander hélas ...

Il n'avait jamais pleuré. La douleur avait été trop fulgurante pour lui permettre de vider son chagrin, trop intense, trop brusque. Trop soudaine. Inexplicable. Depuis que Nox avait un jour déserté leur appartement en détruisant tout ce qui avait fait leur mariage, ne laissant aucune trace derrière elle, il n'avait pas versé une seule larme. Pas faute de l'avoir souhaité, pourtant. Mais ça n'était jamais venu. Elles restaient coincées au fond de lui sans faire mine de sortir.

Un mouvement attira son regard et il baissa la tête pour suivre des yeux la silhouette brune et gracieuse qui s'éloignait vers la forêt située un peu plus loin, à quelques centaine de mètre devant lui. Tiens donc. Olympe Sewell, sa si désagréable voisine du dessus. Enfin, désagréable n'était pas vraiment le terme. Plutôt ... irrespectueuse. Elle donnait souvent des fêtes immenses et très populaires dans son appartement, qui ne se terminaient hélas pas avant cinq ou six heures du matin. La musique, les rires, les éclats de conversation et le va et vient incessant des invités empêchaient toujours Elius de trouver le sommeil. Après quelques tentatives infructueuses pour trouver un accord commun qui lui permettrait lui de dormir et elle de donner ses fêtes, il avait résolu de se venger. A chaque lendemain de fête, il se levait à six heures et demi et dès sept heures, il mettait la musique à fond en feignant de travailler. Du bon vieux rock, puissant et tambourinant, le genre de musique qui résonnait partout et faisait vibrer les murs, y comprit le plafond. Et ça manquait rarement, il entendait Olympe pousser des gueulantes dans son appartement en lui hurlant de couper sa musique. Et il feignait de ne rien entendre. Cela faisait longtemps que ça durait, il ne saurait même pas dire quand ce petit manège avait commencé.

Soudain, d'autres gouttes tombèrent sur lui, rafraichissant considérablement l'air. Il leva la tête et esquissa une petite grimace. S'il était content qu'il pleuve un peu, il ne s'attendait clairement pas à un tel déluge. Averse qui ne se fit d'ailleurs pas attendre. Comme si le ciel avait soudain éclaté, il se mit à pleuvoir avec une force telle que c'en était presque douloureux, de reste sous l'averse. Du coin de l'oeil, il vit sa voisine se mettre à courir vers la forêt et songea que c'était une excellente idée. Il s'élança à son tour, sortant les mains de ses poches afin d'aller plus vite, peu désireux de terminer complètement détrempé.
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