C’est avec le cœur lourd de tristesse et de solitude qu’Eärwen se dirigea à pas lents vers la forêt des elfes. Elle en avait vaguement entendu parlé, et afin d’y trouver la solitude dont elle avait besoin, loin de tous ces bruits de la ville, elle avait décidé sur un coup de tête, de s‘y rendre. Certes, elle préférait la compagnie de la mer, plutôt que celle de la nature, mais la nostalgie l’emporterait si elle retournait à Teleri, même quelques jours. Il était environ six heures du soir lorsque la jolie blonde avait pris la direction de Broëden Baldn.

Arrivant à l’orée du bois, elle se stoppa quelques instants. Elle avait pris soin de revêtir sa cape noirâtre, et d’abattre le capuchon de celle-ci sur son visage blanchâtre. De cette manière, elle était sur que personne ne la reconnaitrait si elle rencontrait des elfes ici, étant donné que c’était leur endroit. Regardant furtivement derrière elle, elle ne vit personne, et fut rassurée. Elle entra dans la forêt encore quelque peu éclairée à cette heure-ci. Le soleil n’allait pas tarder à commencer à descendre dans le ciel.

Eär se mit à marcher entre les gigantesques arbres qui vivaient à cet endroit. Seul le bruit de ses pas, et le chant léger des oiseaux résonnaient ici. La mélancolie ne tarda pas à la submerger telle une grande vague. Le manque de ses semblables lui manquaient. Même si elle était quelque part ravie de cette expérience, soit vivre à San Francisco, la solitude ici commencer à peser. Elle n’avait pas encore rencontrer d’elfe depuis son arrivée, à croire qu’il se cachait.

Elle marchait sans réellement savoir où se diriger dans cette monstrueuse forêt. Elle finirait certainement par se perdre c’était certain. Mais au moins, dans cet endroit, elle n’était pas obligée de se cacher. C’était le lieu des elfes, elle pouvait utiliser ses pouvoirs à sa guise si elle le voulait. Seulement l’envie n’y était pas tout de suite, elle voulait juste se souvenir, se rappeler ce qu’était sa vie avant qu’elle ne soit détruite. Ses enfants, son mari, son père … Tous étaient morts, tous l’avaient abandonné. Soufflant avec énergie, elle sentit une brise légère se lever autour d’elle. Le silence régnait, la tristesse l’envahissait peu à peu et pourtant elle avait la sensation de ne plus être elle-même en cet instant.


Vivre est un mal. C’est un secret de tous connu…