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 what the hell ? ▬ E D E L L A

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E. Sacha St-Christ


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MessageSujet: what the hell ? ▬ E D E L L A   what the hell ? ▬ E D E L L A Icon_minitimeDim 27 Mar 2011 - 11:34


what the hell ? ▬ E D E L L A 798257EDELLA

what the hell ?

Neuf heures et vingt-et-une minutes. Voilà ce que Sacha parvenait à déchiffrer à travers le cadran doré de l'horloge accrochée sur le mur opposé. Les aiguilles, au nombre de trois, émettaient diverses cliquetis métalliques lorsqu'elles oscillaient, pivotaient, tournaient. Des cliquetis qui paraissaient aux oreilles de l'ange aussi assourdissants que des coups de gong. Depuis près d'une heure désormais, il les observait se mouvoir nonchalamment, agaçantes. Il maudissait leur quiétude feutrée, qui contrastait sensiblement avec son humeur. Il voulait partir d'ici. Cette horloge était une torture. Pire ; les occupants de la salle où il se trouvait ne semblaient même pas s'en offusquer, et poursuivaient leur débat stérile comme si de rien n'était. Décidément, il ne devait pas être comme les autres créatures de son genre pour oser abhorrer ouvertement ce genre de réunions soporifiques. Mais soit, il demeurerait assis dans cette pièce jusqu'à ce qu'on daigne le congédier. Et au vu des bribes de mots enjouées que lançaient à satiété les autres Anges de la salle, ce moment ne viendrait pas avant longtemps. Très longtemps. Ils s'agitaient, levaient des bras au Ciel – ou au plafond, plutôt -, se dandinaient sur leurs sièges dans de charmantes positions grotesques qui auraient pu faire pouffer le jeune homme dans d'autres circonstances. A vrai dire, il avait davantage envie de pleurer sur son sort que de rire à propos dindes qui l'entouraient... même si lesdits volatiles auraient mérité l'Oscar de l'idiotie.

Le matin même, le très cher Bolen avait traîné sa carcasse sénile jusqu'au bureau du jeune immortel pour lui annoncer son départ vers quelque contrée lointaine. Selon lui, il devait avoir un entretien très privé avec une vieille connaissance, blabla, «Pas besoin de toi», passons les détails - nous ne sommes pas ici pour assister à un cours de gérontologie. Toujours est il que Sacha, privé du vieillard qu'il était sensé protéger en temps normal, avait écopé d'une tâche bien plus affreuse que de changer les couches d'un pépé. Il devait participer à une réunion. Cette dernière, rassemblant une bonne dizaine d'anges travaillant pour le compte du Gouvernement, avait pour but de débattre sur des sujets tous plus inintéressants et inutiles les uns que les autres. Et en brave chien-chien, le français s'était rendu dans la salle où devait avoir lieu le rendez-vous. Bien évidemment, il savait que cette entrevue ne mènerait à rien. Mais il se rendit bien vite compte que ses suppositions n'étaient qu'euphémismes. Car l'ennui était le maître mot dans la salle. Les aboiements creux de ses congénères ricochaient sur les murs blancs, se leurraient s'ils pensaient mener à une discussion intelligente. Sacha hésitait à s'endormir, se ravisait lorsque l'espèce de grenouille à chevelure rousse qui lui servait de voisin de table lui lançait un regard meurtrier.

Le rassemblement s'éternisait. Le jeune homme doutait de pouvoir un jour sortir de cet enfer. Mais comme pour contredire ses pensées, un colosse qui semblait avoir été le maître de cérémonie se leva pour clamer la fin de la réunion. Aussitôt, et sans se faire prier, Sacha regroupa les affaires qu'il avait étalé devant lui pour s'occuper et prit ses jambes à son cou. Certains anges lui lancèrent des regards intrigués – sans doute n'avaient-ils pas remarqué qu'il avait fait partie de leur débat.
Faisant fi de leurs réactions béates, il se hâta dans les couloirs du Gouvernement, se questionnant intérieurement. Que devait-il faire ? Bolen ne lui avait pas donné d'autres ordres. Mais il devait sans aucun doute se tenir à disposition du patron... et donc rester au sein du bâtiment jusqu'au retour du vieux. Grommelant légèrement, il se rendit compte qu'il était au quatrième étage, et prit prestement un ascenseur pour le rez-de-chaussée. Là, il se dirigea tout naturellement vers la cafétéria. Il devait être neuf heures et demie, et il était plus ou moins affamé. Depuis son réveil aux aurores, il n'avait pas prit le temps de se sustenter, et il lui paraissait donc logique qu'il était temps de remédier à cette grave faute.

La cafétéria du Gouvernement n'était pas incroyablement grande. Elle servait principalement à nourrir la petite centaine d'employés qui n'avaient en général pas le temps de rentrer chez eux pour déjeuner. Sacha, en tant qu'ange, n'avait pas le besoin fondamental de manger. Mais il avait prit dès les premiers instants de sa résurrection l'habitude de le faire, soucieux de garder quelques traces d'humanité. Son organisme n'en était pas pour autant changé, et c'est donc avec une certaine habitude qu'il se rendait en ce lieu. Il appréciait y rencontrer de nouvelles personnes, ou retrouver ses collègues habituels. Mais pour l'instant, en pleine matinée, l'endroit était tout simplement désert. Un silence pesant régnait sur le buffet vide qui trônait au milieu de la pièce, et le seul bruit que le jeune homme parvenait à ouïr était le grésillement désagréable d'un réfrigérateur.

S'armant de tout le courage dont il était doté, il avança dans la salle, ses pieds foulant le carrelage immaculé avec une certaine dextérité. Il pivota vers sa gauche et attrapa du bout des doigts une pièce d'un dollar dans la poche de son jean. Progressant encore un peu plus, il positionna la pièce métallique dans la fente d'un dispositif imposant dont la devanture était couverte de diverses écritures et illustrations vantant les mérites d'un café prodigieusement délicieux. Sacha, d'un geste nonchalant, appuya sur l'un des nombreux boutons ornant l'appareil. Quelques secondes s'écoulèrent dans l'inertie la plus complète, puis un gobelet dégringola sur une surface en plastique et se remplit d'un liquide aqueux et brunâtre qui ne ragoûtait pas vraiment le jeune homme. Une fois que la machine eût rendu son dernier souffle, il attrapa son «café» d'une main, une petite cuillère de l'autre, et partit s'asseoir à une table dans le fond de la cafétéria. Celle-ci, positionnée au côté d'une fenêtre, était encore chargée des restes d'un petit déjeuner que l'ange envoya valser sur le comptoir le plus proche. Il s'assit sur une chaise, posa sa boisson devant lui, et regarda à travers la vitre qu'il avait à disposition. Cette dernière s'ouvrait sur l'Avenue Magique, et la portion de Ciel que le jeune homme parvenait à apercevoir lui indiqua que le temps était radieux. Quelques nuages cotonneux se baladaient çà et là, mais le Soleil les évinçait de ses rayons vifs et chatoyants. L'Avenue Magique, quant à elle, était aussi bondée qu'à son habitude. La foule bigarrée ondulait vers des destinations incertaines, les boutiques bordant la voie étaient surchargées de clients.

Sacha, remuant placidement son breuvage à l'aide de sa petite cuillère, se rendit compte qu'il aurait largement préféré se trouver dehors à cette heure-ci. Mais sa fonction ne lui permettait malheureusement pas ce caprice.
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Lulla Harper


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MessageSujet: Re: what the hell ? ▬ E D E L L A   what the hell ? ▬ E D E L L A Icon_minitimeMer 13 Avr 2011 - 20:30


Une lueur feutrée s'échappait d'une fenêtre au troisième étage d'un immeuble sans prestige. L'évènement était banal et pourtant étonnant. Rares étaient les personnes qui ne dormaient pas à cette heure-ci. Deux heures du matin. Était-ce une heure pour se tourmenter ? Seule chez elle, Lulla semblait prise au piège de ses pas qui eux-mêmes obéissaient à l'anxiété. Elle faisait ce que tous les esprits ayant déjà connu une telle angoisse font : tourner en rond. Bien que s'agacer de la sorte n'apaisait en rien ses craintes, la thérapie du cercle avait le don de stimuler la concentration. C'était exactement ce qu'il lui fallait. Elle avait besoin de ne plus penser qu'au principal : sa mère. Cet espèce de canalisateur d'idées délirantes s'était encore fait la malle. Une fois de plus, Meï avait disparu, laissant sa fille dans un état de stress excessif. Ce qu'elle pouvait détester les fugues de sa mégère de génitrice ! Ça avait le don de la plonger dans une transe sans égale. Des tas de questions se hâtaient dans sa tête, faisant barrage aux illuminations supposées l'aider à la retrouver. Que diable pouvait il bien lui être passé par la tête pour qu'elle se volatilise dans la nature à une heure pareille. Sa maladie l'avait encore emporté sur le reste, ce qui la déculpabilisait de cette énième faute.
La blondinette en eut assez. Elle quitta à la hâte l'appartement pour s'engager dans la rue déserte, à peine rendue plus vivante par le clapotis de la pluie qui venait s'écraser sur les trottoirs. Elle se mouvait à une vitesse hallucinante, atout possédé par tout ceux de sa race. Grâce à son odorat plus développé que celui d'un simple humain, elle put aisément retracer la route empruntée par sa mère. Hélas, une fois arrivée aux portes d'un centre commercial, diverses fragrances se mêlèrent pour finalement brouiller la piste que suivait la vampire. Exaspérée, elle s'enfonça avec davantage de hargne à l'encontre de la souffrante.

Au bout de quelques minutes de fouille intensive, Lulla tomba nez-à-nez avec Meï, qui elle-même discutait avec un maigrichon binoclard au teint aussi blafard que la lune. La blonde n'eut pas à s'approcher d'eux pour entendre des bribes de conversation. Le sujet principal tournait autour d'un départ précipité. L'adolescente devina que la fugue de son frère était en cause. Elle demeura muette, tapie derrière sa mère, pour écouter avec attention ce qu'elle rabâchait au laideron. Quand la sénior en vint au meurtre de son mari, elle observa curieusement l'expression de son compagnon passer du coq à l'âne. En une seconde, son air désabusé venait de virer à une moue effarée. C'est à cet instant que Lulla décida d'intervenir.

*
L'immortelle jeta un coup d'œil agacé en direction de sa montre. Les aiguilles indiquaient huit heures et demie. La jeune femme venait de se débarrasser de sa mère à l'aide d'une dose de calmants, après quoi elle avait dû se rendre au boulot, comme tous les matins. Seul petit problème : son expédition nocturne l'avait encombrée d'un imposant paquet. En véritable maniaque qu'elle était, Lulla n'avait pu se résoudre à abandonner le cadavre sur place. Il n'y avait rien de plus frustrant qu'un corps inerte gisant à l'entrée d'une boutique de sous-vêtements — car c'est à cet endroit que sa charmante mère avait décidé de taper la causette à ce clochard. Soucieuse de ne pas respecter ses propres principes, elle avait longtemps patienté en se demandant où planquer l'individu qui lui avait servi de dessert. C'était la tradition, sorte de rituel obligeant la gamine à tuer quiconque était entré en possession du secret de sa famille. Les crimes des Harper ne devaient jamais être découverts.
Voilà pourquoi Lulla traversait l'Avenue Magique avec un cadavre pendant à son épaule. En raison de sa force surnaturelle, elle n'éprouvait aucune difficulté à trimbaler cette carcasse massive à sa suite. Les passants qui se bousculaient les uns les autres dévisageaient la blondinette d'une drôle de manière. Au début, elle avait essayé de répliquer, mais en s'évertuant à leur faire comprendre qu'il n'y avait rien d'anormal dans sa situation, elle avait fini par se rendre compte que personne de la prenait au sérieux. Les gens se fichaient de l'incommoder via leurs regards dégoûtés. Donc elle se moquait désormais de secouer sa victime, facteur propice à la diffusion de l'odeur pestilentielle que tout être ayant pourri une nuit entière dans un parking dégageait. Elle avait trouvé le moyen de se frayer un chemin parmi la foule, répugnée par la puanteur qu'apportait son passage.

A grand renfort d'indiscrétion volontaire, Lulla était parvenue à faire déguerpir les piétons qui lui barraient la route. Elle atteignit l'immeuble gigantesque où siégeait le Gouvernement en un temps record. Les agents de sécurité vérifièrent plusieurs fois son badge, comme si le fait qu'elle portait un mort en guise de sac à patates pouvait signifier qu'elle n'avait pas sa place dans l'équipe. Ce qu'ils pouvaient être sélectifs, c'en devenait limite insultant. Une fois le contrôle terminé, la vampire s'engagea dans l'amalgame de couloirs qui l'attendaient avant d'enfin trouver ce qu'elle désirait.
Personne ici ne l'appréciait vraiment. Certes, elle n'avait pas été la meilleure des collègues, même si en ce moment, avoir quelqu'un sur qui compter se serait avérer plutôt utile. Elle avait eu tout le loisir de songer à une solution pour éliminer le clochard dans les règles de l'art, mais rien ne lui avait semblé assez beau pour mériter qu'elle s'y exécute. Elle aimait varier ses plaisirs, or pour le coup, son imagination lui faisait faux-bond. Elle avait besoin d'un esprit novateur, et pour tenir ce rôle, son choix s'était arrêté sur l'individu le plus stupide qu'elle connaisse : l'irremplaçable Ken.
La demoiselle s'était dit qu'après tout, si elle ne pouvait pas s'adonner à de nouvelles techniques de dissimulation d'une victime, c'était très certainement parce que son intelligence la maintenait dans une catégorie qu'elle avait, à son sens, déjà exploitée de fond en comble. Il lui fallait donc jouer dans une autre cours, retomber dans les classes moyennes. Vu le niveau de l'ange retenu, ça serait chose facile. Emportée par son pointillisme, Lulla fonça sans se soucier de rien vers la cafétéria, lieux où on lui avait reporté la présence de Sacha. Et en effet, c'est là qu'elle le trouva, installé seul à une table, avec un théorique café entre les mains. Il faisait peine à voir. C'est donc pleine d'une compassion feinte que Lulla et le boulet qu'elle traînait depuis deux heures du matin s'empressèrent d'aller rejoindre le solitaire.

Fort de l'habitude, Sacha ne lui adressa pas même un salut et ne daigna retourner son minois de gamin vers elle qu'une fois l'odeur nauséabonde du mort incrustée dans ses narines. En le voyant se lamenter et pester contre cette puanteur, la vampire crut mourir de joie. Cependant, son excès de bonne humeur fut radicalement rapatrié en seconde place dans l'ordre de ses priorités. Elle avait un cadavre à faire disparaître. Un peu de professionnalisme était de rigueur. Pour mettre fin à l'emportement du jeune homme siliconé, Lulla fit glisser le sans-abris de son épaule et le lâcha sans plus de cérémonie. La graisse du défunt atterrit sur le carrelage en émettant une sorte de glapissement désagréable. Contemplant le bout de gras étendu contre le pavement, l'immortelle eut un geste indifférent et prit place avec aisance face au blondinet. Ce dernier ne parvenait pas à détacher les yeux de ce dégoûtant spectacle, ce qui poussa la tueuse à se prononcer.

— J'ai un problème, Kennie.

Et encore, elle ignorait si le mot problème était suffisant pour qualifier la chose.

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MessageSujet: Re: what the hell ? ▬ E D E L L A   what the hell ? ▬ E D E L L A Icon_minitimeJeu 14 Avr 2011 - 19:53

Un délicat fumet aux accents industriels s'échappait du café. Ces relents chimiques nauséabonds, Sacha les détectait chaque fois qu'il venait ici. Il n'avait jamais trouvé que la nourriture mise à disposition dans la cafétéria était bonne, ou particulièrement raffinée. Bien au contraire. Le personnel administratif, soucieux de préserver le budget colossal du Gouvernement, ne devait accorder qu'une mince partie de l'argent à l'alimentation. Les employés blâmaient à l'unisson ce profond manque d'humanité, sans avoir forcément tort. L'ange, quant à lui, n'accordait que trop peu d'importance à ce genre de détails - il ne lui serait donc pas venu à l'esprit d'en parler à son bienaimé patron ; la vieille branche Bolen. D'ailleurs, il doutait sérieusement qu'une telle remarque pût toucher la momie, qui se montrait insensible et indifférente aux souffrances de ses sous-fifres. Sans doute le vieillard ne prenait-il plus le temps de se sustenter lui-même... Et cela n'aurait pas étonné Sacha.

Dans le but de se rapprocher de la table, le jeune homme fit glisser sa chaise sur le sol : douce cacophonie de sons stridents et agressifs. Grimaçant à l'idée de s'être montré si peu distingué et discret, il se rasséréna néanmoins lorsqu'il se remémora qu'il était seul dans la cafétéria. Au dehors, de jeunes adolescents se pavanaient comme des paons aux abords des différentes échoppes bordant l'Avenue Magique. Ils s'exhibaient à grands renforts de grossièretés en tous genres, lui adressèrent de furieux gestes obscènes lorsqu'ils se rendirent compte qu'ils étaient observés.
La jeunesse actuelle déprimait l'ange. Si lui, à leur âge, avait eu les mêmes occupations... Il se demandait bien comment il aurait fini. En tout cas, à la vue de ces pauvres garçons, il se questionnait sur la tournure funeste qu'avait pris le monde.
Plongé dans ses songes, il ne fixa qu'une maigre portion de son attention sur les bruits de pas caractéristiques qui se faisaient de plus en plus dérangeants à ses oreilles. Car oui, une personne était entrée dans la salle. Il sentait sa présence. Il ne voulait pas être dérangé. Et quand il pressentit que la créature arrivait à ses côtés, il ne put s'empêcher de s'interroger sur l'identité de celle-ci. Et, détails accumulés, il ne parvenait qu'à une conclusion... Cependant, il espérait qu'elle était erronée. Non, pas cette fille. Elle n'allait tout de même pas encore venir l'ennuyer, le jauger de son regard mesquin, l'apostropher de son horrible voix de petite fille ? Et pourtant, il parvenait déjà à sentir les touches musquées de la fragrance qui accompagnait habituellement cette mégère.
Les claquements sourds sur le carrelage s'interrompirent. Sacha parvint à apercevoir à la périphérie de son champ de vision le minois de cette gamine détestable, et la perruque blond platine qui l'agrémentait sans aucune finesse.

Et tout à coup, il se rendit compte de la puanteur qu'exhalait la nouvelle arrivante. Une odeur âpre, désagréable de violence et d'amertume. Des arômes contradictoires, qui ne pouvaient appartenir qu'à une chose : la mort. Sans se retenir aucunement, il pesta contre la senteur peu appétissante qui venaient de s'insurger en lui. Tournant son visage d'albâtre vers celui, guilleret, de la mijaurée qui venait de faire irruption dans son monde de quiétude, il la dévisagea avec une certaine haine. Puis, quand ses prunelles se furent accommodées à la silhouette de la peste, il jeta un coup d'œil à la forme étrange qui pendait dans le dos de la blondasse. Et avant qu'il ne soit parvenu à identifier la nature de cette chose, Lullaby – car c'était son prénom – lâcha son fardeau sans prévention aucune. La chose vint s'échouer sur le sol dans un bruit de graisse et d'os brisés écœurant, et Sacha dut se rendre à l'évidence. Ça ne pouvait être que ça. Cette odeur. Cette forme. Ces bruits. C'était bien un cadavre que Blondie lui amenait.

Il n'eut pas l'occasion de s'interroger davantage à propos de cette macabre découverte, car aussitôt, la jeune femme ouvrit son caquet pour lui asséner une sentence aussi succincte qu'inattendue :

— J'ai un problème, Kennie.

Il hésita à éclater de rire. Mais à la vue de ce corps étalé sur le sol dans cette position grotesque, il se dit que ce n'était pas forcément respectueux. Interrogeant la blonde du regard, il ne parvint pas à récolter davantage d'informations. Les iris de la jeune fille étaient vides de tout sentiment. Aussi vides que son esprit peu intelligent. Sacha se demandait ce qui l'amenait, lui l'ange aux hautes fonctions, à côtoyer pareille énergumène. Mais après tout, elle lui faisait un peu pitié. Son assurance idiote trahissait sans doute un trouble interne plus important. Cette gamine devait être mal dans sa peau. Sortez les violons.
Le français, après quelques secondes d'une attente ennuyée, décida de lui exposer son sourire le plus hypocrite.

— Oh. Tu m'en vois ravi, Barbie. Sincèrement. Content pour toi.

Puis, sans plus de cérémonie, il se replongea dans l'observation de l'Avenue Magique. Tant pis si elle se sentait vexée. Il espérait juste qu'elle n'allait pas oser s'octroyer un peu plus de son précieux temps.
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MessageSujet: Re: what the hell ? ▬ E D E L L A   what the hell ? ▬ E D E L L A Icon_minitimeVen 15 Avr 2011 - 8:39


Une quiétude inégalable s'empara de la pièce. Seuls les échos de la chute du sac de globules résonnaient encore entre ces murs. Autant de calme inspira Lulla. Elle se mit à songer à l'église et aux messes qui s'y déroulaient. Ce lieu aberrant pourrait recevoir le corps du défunt comme un sacrifice régi en l'honneur de Dieu. Elle n'aurait qu'à l'y traîner, pénétrer dans la paroisse et suspendre le clochard sur la même croix que celle du Christ. Ensuite, elle effacerait cette scène de la mémoire des psychopathes qui priaient au moment de son entrée et le tour serait joué. Le spectacle une fois découvert poserait question, personne ne se souvenant avoir vu quiconque l'orchestrer. Peut-être que son meurtre ferait la Une des journaux d'ici demain soir. Elle voyait déjà les gros titres « Le Seigneur a pris corps ». Certains humains étaient assez malins pour en créer un phénomène médiatique qui serait amplifié par la crédulité des esprits croyants et peu rationnels. De quoi remplir les poches des grandes chaînes de télévision.
Mais maintenant qu'elle avait abordé l'homme en plastique, elle était décidée de lui en toucher un mot. Ses idées seraient sans doute minables et peu imaginatives. Pile ce qu'elle recherchait. Au pire, il lui restait le scénario de l'église. Elle n'avait encore jamais osé porter préjudice à la religion. Ce serait une première. Aussi jugea-t-elle préférable de ne pas informer Ken de ce stratagème. Un ange reste un ange ; elle doutait qu'il apprécie le geste. Quand bien même l'offenser la laissait indifférente, autant ne pas promouvoir les risques de débattre sur un tel sujet. Elle avait mieux à faire.

— Oh. Tu m'en vois ravi, Barbie. Sincèrement. Content pour toi.

Lulla tourna son visage de marbre vers celui du gamin. Il venait une fois de plus de lui prouver à quel point la répartie n'était pas son point fort. Ce surnom grotesque dont il usait une fois sur trois en s'adressant à elle n'était vraiment pas original. Un simple remake de celui qui lui était destiné. Dès qu'elle l'avait remarqué, quelque part derrière l'imposante masse du crouton Bolen, la première chose qui l'avait frappée avait été la couleur trop luisante de ses cheveux. Ils étaient d'un blond presque blancs. Elle doutait de leurs origines cent pour cent naturelles. Cette première impression avait suffi à la préparer pour la suite. Il était à la hauteur de sa chevelure. Superficiel et inquiétant. Il ne cessait de confirmer cette affirmation.
Agacée, la vampire retint un faible soupir et se concentra sur son objectif. Toutefois, quelque chose fit obstacle à sa réflexion. Un bruit répété en boucle qui la gonfla de colère. Son état ne s'arrangea pas lorsqu'elle en découvrit la source. Le suicidaire qui lui faisait face s'amusait à faire tournoyer une cuiller dans son supposé café. Il ne s'apercevait pas du déclic agaçant qu'il provoquait, ce qui rasséréna légèrement la blondinette. Pour une fois, il l'exaspérait sans que ce soit intentionnel. Il y avait du progrès. Cette ascension n'était pas suffisante pour faire remonter l'estime que lui portait l'immortelle, ni pour empêcher celle-ci de lui confisquer son café. Elle l'avait subtilisé en un coup de vent, il ne détenait plus que la cuiller. Lulla enserra le café de ses mains, de manière à être certaine qu'il ne le reprendrait guère.

— Ne pas aider ton prochain serait contraire à tes principes, premièrement.

Elle marqua un temps d'arrêt, histoire de laisser son ascendant s'imposer. Elle gagnait un point. Constatant qu'il ne cherchait pas à répliquer, elle poursuivit sur sa lancée.

— Deuxièmement : supposons qu'un de tes playmobiles puisse perdre la vie, où est-ce que tu planquerais son corps ?

Elle était certaine qu'avec cette métaphore adaptée à son niveau intellectuel, elle obtiendrait une réponse digne d'un gosse de six ans. Elle s'en réjouit. Il fallait au moins lui reconnaître le mérite d'être distrayant. Ce pauvre Sacha constituait à lui seul un puits de débilités toutes plus hilarantes les unes que les autres. Mais il ne fallait pas lui en vouloir, s'il y avait bien une chose qu'avait apprise Meï à sa petite fille, c'était que la génétique pouvait représenter un véritable poison. L'ange ne devait pas avoir eu des parents très savants, sinon Lulla serait au regret de lui annoncer qu'il était bel et bien l'unique facteur suffisant à développer sa stupidité. Quel drame.
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MessageSujet: Re: what the hell ? ▬ E D E L L A   what the hell ? ▬ E D E L L A Icon_minitimeDim 12 Juin 2011 - 11:56

Tout à coup, Sacha regrettait presque d'avoir eu la fichue idée de venir s'installer dans la cafétéria en ce frais matin. Non pas que l'endroit le rebutait, ou même que le prétendu café le décourageait... Non, rien de cela. Lullaby Harper, en revanche, était un argument bien plus efficace pour souhaiter quitter la pièce dans la seconde qui suivait. Mais il n'allait pas faire cela alors que la dindonne se présentait à lui accompagnée d'un cadavre. Non, ç'aurait été bien trop impoli - et pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait. Prendre son mal en patience, c'est donc ce que l'ange avait prévu de faire. Tout de même, il espérait qu'elle se ferait concise, car discuter avec elle n'était pas une activité qui figurait dans sa liste d'occupations favorites.

Soudain, un mouvement de bras fugace le sortit de sa rêverie. Tout d'abord il ne comprit pas vraiment la raison du geste de la jeune femme, quand enfin il se rendit compte qu'elle venait de lui subtiliser la boisson qu'il tenait jusqu'alors dans sa main droite. L'idée qu'elle puisse être assoiffée lui effleura l'esprit, tout de suite effacée par le souvenir de sa nature de vampire. Les vampires, comme les anges, ne se nourrissaient pas et n'éprouvaient jamais les besoins humains de soif ou de faim. Sa thèse était donc ridicule. En revanche, le fait qu'elle soit agacée qu'il ait fait teinter sa cuillère sur les bords du gobelet était bien plus plausible. S'était-elle agacée de cela ? Il avait du mal à se faire à cette idée. Car si elle se vérifiait, alors Lullaby était encore plus puérile qu'il ne l'avait estimé. Et son air irrité, tout comme la crispation de ses membres, n'allaient pas en sa faveur.
Il leva un visage amusé, intrigué, et presque désespéré vers celui de son interlocutrice lorsqu'elle lui dit :

— Ne pas aider ton prochain serait contraire à tes principes, premièrement.


Le regard de l'ange se fit plus méfiant. Que lui voulait-elle, avec son cadavre puant étalé sur le sol ? Si elle espérait une quelconque aide de sa part, elle pouvait partir tout de suite. Il n'apporterait jamais son assistance à une meurtrière. Encore moins si elle se nommait Lullaby Harper, si elle venait de lui prendre son café et si elle le jaugeait avec tant de mépris.
Il était de nature commune de penser que les anges étaient prêts à aider tous les citoyens du monde ; même les plus affreux. Que ces êtres croyaient à la rédemption, et au fait que toutes les personnes pouvaient trouver le pardon. Or, ceci était totalement faux. Lorsque des personnes n'éprouvaient aucun remords à leurs crimes, alors ils ne pouvaient espérer rien de la part des anges. Et Lullaby faisait partie de ces personnes, au vu de tout ce que Sacha avait entendu à son sujet.

— Deuxièmement, ajouta-t-elle, supposons qu'un de tes playmobiles puisse perdre la vie, où est-ce que tu planquerais son corps ?

Était-elle sérieuse? A n'en pas douter. Elle lui demandait tout simplement de trouver un endroit où cacher le corps du pauvre homme qu'elle avait bêtement assassiné. Sacha émit un soupir audible. A vrai dire, il n'avait jamais eu à trouver un endroit où cacher un corps, car tous les morts qu'il avait eu à enterrer étaient décédés de manière plus ou moins naturelle. La plus simple des réponses lui vint alors. Après tout, à question idiote réponse idiote.

— Dans un cimetière. C'est là où toutes les âmes égarées peuvent trouver la paix.

Il esquissa un petit sourire mesquin qu'elle pouvait prendre pour sincère, et se détourna d'elle, comme pour la congédier. Elle le prendrait sans doute pour un bête et naïf croyant - de toute manière, elle devait déjà penser cela auparavant. Mais à vrai dire, il se fichait de ce que pouvait penser cette empotée. Il ne l'aimait pas, et n'avait pas dans l'optique de l'apprécier dans le futur. Qu'elle se débrouille avec ses cadavres, lui avait autre chose à faire.
D'ailleurs, qu'elle lui rende son café n'aurait pas été malvenu.


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MessageSujet: Re: what the hell ? ▬ E D E L L A   what the hell ? ▬ E D E L L A Icon_minitimeJeu 16 Juin 2011 - 20:10

Détendue, Lulla patientait sans éprouver le moindre agacement – un exploit. Elle était sereine, sachant pertinemment que cet abruti lui donnerait ce qu'elle désirait. Le temps lui paraissait toujours plus long qu'en vérité lorsqu'elle était réduite à l'inertie, tellement elle s'était habituée à vivre sa vie à du deux cent à l'heure. La demoiselle avait rapidement su tirer profit de sa nature vampirique. Vivre principalement la nuit lui avait d'abord semblé insurmontable. Cette appréhension s'était envolée au bout de quelques semaines. D'un certain côté, ce nouveau mode de vie s'avérait fort utile ; la fatigue ne la gagnant plus aussi souvent, elle pouvait veiller sur sa mère afin que celle-ci ne se volatilise pas dans la nature. Avantage que la blondinette apprit bien vite à apprécier. Hélas, quelques secondes d'inattention suffisaient à Meï pour s'éclipser dans le dos de sa fille. Un peu comme ce qui s'était produit le matin-même, pour la énième fois.

En grande rêveuse qu'elle était, Lulla en avait presque oublié Sacha. Celui-ci la rappela à lui en émettant un long soupir qu'on pouvait entendre jusqu'à l'autre bout de la cafétéria. Toutefois il n'y avait personne que cela aurait pu déranger. Exceptée elle ; mais ça, il devait s'en ficher pas mal. Quant à la réponse à son interrogation précédente, elle commençait à croire que cet écervelé ne lui serait pas d'une grande utilité. Il lui prouva son tort l'instant suivant.

— Dans un cimetière. C'est là où toutes les âmes égarées peuvent trouver la paix.

Arborant une moue mutine, l'ange la libéra de son regard incrédule. Pas le moins du monde impressionnée par ce peu d'imagination, l'immortelle ne put s'empêcher de sourire. L'effet y était. Il avait fait preuve d'une nullité incomparable. Un cimetière. Cet endroit lui apparaissait si banal, voire grotesque qu'elle n'y avait même pas songé. Pourtant, il fut une époque où les victimes de sa gourmandise s'étaient accumulées dans un de ces petits ossuaires français. Souvenir qu'elle revisita brièvement avec un air carnassier caractéristique de son espèce. Cette dernière pensée la conforta dans l'idée de s'y rendre pour y enterrer le corps.
Néanmoins, un détail la rendait anxieuse. Pour avoir déjà balayé du regard la nécropole de la ville, la jeune femme pouvait affirmer sans se leurrer qu'elle était gigantesque. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait renoncé à s'y promener, malgré l'ambiance rassurante qui encourageait la plupart de ses semblables à s'y reposer. Le côté mortuaire possédait une sorte de vertu lénifiante pour les damnés. Ils s'y étaient toujours complu.
Tous sauf Lulla. Elle ne craignait guère ces lieux, d'ordinaire. Son seul problème résidait dans l'immensité de celui de San Francisco. Se perdre entre ses tombes en surnombre pouvait trop vite arriver. Et s'il y avait bien une chose que la sang-froid haïssait par dessus-tout, c'était bien de s'égarer. Névrose due à son enfance, durant laquelle les déménagements trop fréquents l'avaient portée à chaque fois dans une nouvelle ville. Neuves de ses connaissances, les ruelles empruntées par la gamine pour se rendre chez elle n'avaient pas toujours été des plus conseillées. Or, loin de la maison signifiait loin de sa génitrice. Autrement dit : très mauvais présage. C'est ainsi que naquit en son for intérieur une crainte profonde envers l'inconnu, l'inexploré.
Voilà pourquoi dès l'instant où elle avait choisi de s'aventurer au cimetière, elle avait également destiné son voisin de table au même dessein. N'y allant pas par quatre chemins, Lulla déclara avec une telle assurance qu'on n'oserait s'y opposer :

— Parfait ! Tu viens avec moi.

Ensuite, elle se redressa d'un bond sans même s'informer de la réaction de l'angelot. De toute façon, il la suivrait. Non pas parce qu'il appréciait sa compagnie, loin de là. Plutôt parce qu'il redoutait un énième coup d'éclat de sa part. Son rôle était tout de même de préserver le monde des criminels dans le genre de l'immortelle.
D'un geste autoritaire, la tueuse désigna le cadavre gisant encore au sol. Certaine que Sacha s'exécuterait, elle ne se chargea pas de le transporter elle-même. Quelques secondes plus tard, un bruit provenant de la place qu'elle venait de quitter confirma ses certitudes.
N'ayant pas oublié d'emporter la tasse de café qui jadis avait appartenu à Ken, elle s'en débarrassa quelques mètres plus loin. Sa trajectoire se fit en ligne droite jusqu'au rez-de-chaussée. Là où le personnel s'activait déjà à diverses tâches alors qu'à l'extérieur, les piétons semblaient moins nombreux que ce matin. Lulla quitta sans la moindre hésitation les bureaux du gouvernement pour s'engager dans l'Avenue Magique. Elle fit quelques pas en ne se souciant plus de rien. Mais au bout de quelques minutes, sa curiosité vainquit sa témérité. Intriguée, elle tendit l'oreille histoire de vérifier si Saint-Blondinet la précédait bien. Sans grand effort, elle décela sa fragrance mêlée à la puanteur dégagée par la charogne et émit un rire moqueur.

— Tu es encore plus docile que je ne le pensais. Brave toutou,
ironisa-t-elle.

Satisfaite, elle se fit muette pour le reste du voyage et augmenta la cadence.
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MessageSujet: Re: what the hell ? ▬ E D E L L A   what the hell ? ▬ E D E L L A Icon_minitimeVen 17 Juin 2011 - 22:00

S’il y avait bien une chose que Sacha ne pouvait supporter chez Lullaby Harper, c’était ses cheveux. Leur teinte blonde possédait quelque chose qui touchait du sournois, et leur air parfait se présentait à l’ange comme une barrière d'hautaineté et de perfidie qui se serait dressée entre lui et la jeune femme. En bref, la chevelure de la sangsue était à son image. Et si l’on résumait cette pensée, Sacha ne pouvait supporter Lulla. Simplement.
Dans le cas actuel, ces satanées mèches dorées se balançaient fièrement sous l’œil du jeune homme, pleines de bravoure à l’idée de se confronter à l’ange. Pathétiques. La chose qu’il désirait le plus, à cet instant, c’était attraper une paire de ciseaux et les couper. Là, enfin, il aurait pu retrouver la sérénité et oublier Blondie. Mais non, évidemment, les affreux cheveux étaient là pour lui rappeler que Miss Sainte-Ni-touche avait prévu de l’ennuyer – et peut-être pour de nombreuses minutes.
Il vénérait déjà l’instant qui, providentiel, le libérerait de cette terreur et de son immondice capillaire.

— Parfait ! Tu viens avec moi.

La sentence le frappa comme un coup de poing. Il se tourna brusquement vers elle, s’interrogeant sur le degré de sérieux qu’elle avait mis dans sa déclaration. En lui exposant l’idée du cimetière, une triste lueur d’espoir s’était allumée dans l’esprit de l’ange : peut-être le laisserait-elle tranquille ? Malheureusement, comme il s’en doutait, Barbie ne lâcherait pas son joujou du moment avant un certain moment. Pas même la nécropole désespérée de San Francisco effrayerait la blonde. Était-il donc impossible de se débarrasser de cette créature ?

Mais avant qu’il n’eût eu le temps de s’interroger plus que nécessaire, Lullaby s’était redressée et avait indiqué le malheureux cadavre qui l’accompagnait d’un air autoritaire. Puis, sans se faire plus bavarde, elle avait déserté la cafétéria, en emportant le café qu’elle avait subtilisé à Sacha.
Il resta quelques instants abasourdi, se repassant intérieurement la scène du départ de la jeune femme. Puis, incapable d’agir, il jeta un coup d’œil désespéré au corps, à ses pieds, qui exhalait une délicate odeur de putréfaction. Pauvre homme. Il n’avait sans doute jamais souhaité gésir dans une position aussi grotesque après s’être fait assassiné par une idiote.
Sacha réalisa alors que Lullaby était partie depuis une trentaine de secondes déjà, et qu’elle l’avait abandonné en lui laissant le cadavre. Que dirait Bolen, s’il le retrouvait accompagné d’une dépouille de mendiant ?
Il tenta de ne pas écouter sa raison. Non. Suis la bimbo, c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour toi et pour ce défunt.

Désertant son siège prestement, il stoppa sa respiration, attrapa le cadavre, le jeta sur ses épaules et se mit en marche. Dans le hall d’entrée du Gouvernement, de hauts fonctionnaires lui jetèrent des coups d’œil interloqués qu’il tenta d’éviter tant bien que mal. Il se jura alors de passer un sermon à l’idiote gamine… s’il la retrouvait, du moins. Le français s’était heureusement fait rapide, et après être sorti des bâtiments régis par Bolen, il put apercevoir la silhouette diaphane du vampire dans l’Avenue Magique. Quelques secondes plus tard, il l’avait presque rejointe.

— Tu es encore plus docile que je ne le pensais,
s’exclama-t-elle, devant lui. Brave toutou.

Il maugréa silencieusement, fit encore quelques enjambées et se plaça à côté d’elle, sans pour autant essayer de la regarder. S’il le faisait, peut-être que ses forces défailliraient et qu’il déciderait de l’étrangler sur le champ. Il était donc plus sûr de n’entretenir aucun contact physique avec la «chose».

— Tu vas réellement enterrer ce cadavre ? la questionna-t-il. Aie un peu d’indulgence, offre lui des funérailles.

L’absurdité de ses propos manqua de le faire rire, cependant qu’il accélérait le rythme pour suivre Lulla. Il imaginait avec beaucoup de mal le marginal qu’il tenait sur l’épaule dans un linceul blanc et pur. Il ajouta donc, pour donner bonne mesure à ses derniers conseils :

— Ainsi qu’un cercueil en bronze, des coquelicots pour couvrir sa stèle et des bougies pour l’éclairer.


Il ne savait pas quelle route il fallait emprunter pour atteindre le cimetière si l'on partait des locaux du Gouvernement. Il se laissait donc guider à travers les ruelles franciscaines par Blondie, qui avait décidé de ne pas se manifester depuis quelques secondes. Tant mieux, les tympans de Sacha criaient au bonheur. Si seulement cela pouvait continuer…
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